Vers l’identification des principaux enjeux liés aux mers et océans et leur protection contre les dangers qui les menacent, ainsi que le renforcement des liens entre les pays voisins et le développement des projets de coopération entre les pays participants, tels étaient les objectifs des travaux de la première édition du Blue Africa Summit, qui se sont tenus les 16 et 17 novembre 2023 à Tanger.
Organisé par l'Académie du Royaume du Maroc, en
partenariat avec le Forum mondial de la mer et la Saison Bleue, ce Sommet,
auquel participaient des leaders politiques, des acteurs de la société civile,
des responsables économiques et des experts venus d'Europe, d'Amérique, d'Asie,
d'Afrique et des pays arabes, est sanctionné par « la déclaration de
Tanger ».
Les participants ont ainsi appelé l’ensemble des
autorités nationales et locales du continent africain à développer des plans ou
stratégies de développement durable de leurs littoraux et zones exclusives
économiques, à soutenir la création de plans d’espace maritime à l’échelle
nationale et internationale pour développer une économie bleue durable et à
promouvoir, entre autres, la protection de ces espaces et de leur précieuse
biodiversité à hauteur de 30% d’ici 2030. Dans ce sens, ils ont salué « l’engagement
océanique fort » du Roi du Maroc exprimé dans une de ses déclarations et
qui fait du Maroc un des pays engagés sur cette voie.
La déclaration de Tanger a également recommandé aux
entrepreneurs maritimes de développer des modèles économiques durables prenant
en compte le bien-être des populations côtières, tout en invitant les Etats à
encourager les initiatives, comme celle de la Grande Muraille Bleue ou les
corridors maritimes croisant l’expertise scientifique, l’engagement des
citoyens et le développement aux fins de la protection de l’Océan, bien commun.
Elle appelle aussi les pays du continent et les
partenaires internationaux, reconnaissant le leadership de l’Union des Comores
en sa qualité de Président en exercice de l’Union Africaine, à rejoindre le
Panel Africain de Chefs d’Etat pour le développement d’une économie bleue
régénératrice, créé lors du Africa Climate Summit.
Dans ce sens, les participants ont souligné la
nécessité pour tous les acteurs concernés de reconnaître l’importance de mettre
en place un mécanisme permanent servant de plate-forme de dialogue et
d’incubateur d’initiatives concrètes pour renforcer le partenariat stratégique
Afrique-Europe.
Ayant insisté sur l’impératif de porter la voix des
femmes et de la jeunesse dans toutes les activités, les enceintes et
négociations, le 1er sommet de Blue
Africa Summit a formulé le souhait de faire entendre la voix de
l’Afrique plus fortement encore dans toutes les enceintes internationales, les
prochains rendez-vous océaniques du continent, ainsi que dans les négociations
actuelles et à venir sur les sujets concernant la production de plastique,
l’interdiction des subventions à la pêche illégale ou à la surpêche et
l’exploitation des grands fonds marins.
La déclaration de Tanger a enfin invité les Etats
africains à ratifier au plus vite les accords dits BBNJ, afin de pouvoir
permettre, entre autres, le développement d’aires marines protégées, ainsi que
les organisateurs de la prochaine conférence Océan des Nations Unies (UNOC 3),
prévue à Nice en juin 2025 sous la coprésidence de la France et du Costa-Rica,
à prendre en compte le développement maritime du continent africain et ce, en
encourageant pendant l’année 2024 une consultation nationale et internationale,
en lien étroit avec l’Union Africaine.
A l’issue des travaux, les participants ont convenu de
se rencontrer l’année prochaine pour une deuxième édition du Blue Africa
Summit, en novembre 2024, à Tanger, qui sera l’occasion de mesurer les
avancées réalisées et de porter à haut niveau la voix de l’Afrique océanique à
la veille du grand rendez-vous de la conférence océan des Nations-Unies, prévue
en 2025.