Le 20 décembre
prochain, les Congolais sont appelés aux urnes pour désigner le futur président
de la République démocratique du Congo entre 25 candidats dont le président
sortant Félix Tshisekedi. Outre ce dernier, cinq candidats de l’opposition
sortent du lot à savoir : Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Denis Mukwege,
Adolphe Muzito et Delly Sesanga.
En effet,
après le désistement de Augustin Matata Ponyo, ancien Premier ministre
(2012-2016) de Joseph Kabila, 25 candidats, dont le président sortant, sont en
lice pour l’élection présidentielle en RDC, en même temps que des législatives,
provinciales et municipales. Voici les principaux :
Félix
Tshisekedi
Agé de 60 ans,
Tshisekedi est devenu président il y a cinq ans après une élection controversée
qu’un autre opposant, Martin Fayulu, affirme avoir remportée. Il est le leader
de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), qui était aussi le
parti de son père, l’opposant historique Etienne Tshisekedi, décédé en 2017.
En arrivant au
pouvoir, Félix Tshisekedi, a soigné son image à l’étranger, en rupture avec
l’isolationnisme de son prédécesseur Joseph Kabila. Il a aussi promis
d’améliorer la vie des Congolais, de lutter contre la corruption et de tout
faire pour ramener la paix dans l’est du pays. Ce dernier part favori face à
une opposition qui, sauf coup de théâtre, se présente divisée à l’élection à un
seul tour.
Moïse Katumbi
Moïse Katumbi,
58 ans, est un homme d'affaires fortuné, patron du club de football de
Lubumbashi (sud-est) Tout Puissant Mazembe et ancien gouverneur
(2007-2015) de la province minière du Katanga, poumon économique du pays,
où il est né. Son père était Italien, ce qui fait de lui une cible de choix des
hérauts de la "congolité", dont le chef de file a d'ailleurs
tenté de faire invalider sa candidature. Leader du
parti "Ensemble pour la République", il met en avant ses succès
en affaires et son bilan au Katanga, avec construction de routes, d'écoles et
développement de l'agriculture, pour affirmer qu'il saura gérer le pays.
Martin Fayulu
Martin Fayulu,
67 ans, est le leader du parti Ecidé (Engagement pour la citoyenneté et le
développement). Cet ex-cadre d’une major pétrolière veut sa revanche. Depuis
cinq ans, ses partisans le désignent comme « le président élu », puisque selon
eux la victoire lui a été volée à l’élection de 2018. Affirmant encore une fois
sa conviction que les dés seront pipés à celle de décembre prochain, il a un
temps entretenu le suspense sur sa candidature, qu’il a finalement confirmée le
30 septembre.
Denis Mukwege
Denis Mukwege,
68 ans, gynécologue, prix Nobel de la paix en 2018 pour son action auprès des
femmes violées, est un critique de longue date du pouvoir et ne cesse de
réclamer justice pour les victimes des violences armées dans son pays. «
L’homme qui répare les femmes », surnom hérité d’un documentaire qui lui a été
consacré, n’a pas de base politique et a tardé à se lancer. Il a finalement
annoncé le 2 octobre qu’il serait candidat, en dénonçant « les pratiques
corrompues et prédatrices » qui maintiennent la majorité des Congolais dans la
misère. Fils de pasteur pentecôtiste, il est originaire du Sud-Kivu (est), où
il dirige un hôpital.
Adolphe Muzito
Adolphe
Muzito, 66 ans, est un ancien Premier ministre (2008-2012) de Joseph Kabila,
également ancien ministre du Budget et ex-inspecteur des Finances, leader du
parti « Nouvel Elan », ancien allié de Martin Fayulu dans la coalition Lamuka.
Delly Sesanga
Delly Sesanga,
53 ans, avocat, député de Luiza (Kasaï central) et leader du parti Envol
(Ensemble des volontaires pour le développement de la RDC), avait soutenu en
2018 la candidature de Félix Tshisekedi, dont il est devenu un critique
virulent, dénonçant « son incapacité à redresser le pays » et ses « promesses
non tenues ».